Aide à la création - Cat. TRADUCTION (automne 2009)
Actes Sud-Papiers
2013
Texte original de Richard Dresser en anglais
Trois hommes dans une parabole satirique, un huis-clos où l'hilarité et la vivacité, loin de nuire à la gravité du propos, lui donneraient plutôt un relief inattendu. Quelque part au milieu d'un désert, un nouveau venu - Dobbitt - vient prendre son poste de Vérificateur et fait la connaissance de son collègue Hanrahan, avec lequel il lui faudra partager une chambre. Hanrahan voit d'emblée en Dobbitt un rival et le traite comme tel. A ses yeux, il est essentiel de le dégoûter tout de suite, afin que Dobbitt se décide, et le plus tôt sera le mieux, soit à repartir, soit à se suicider (il semble que tel ait été le triste sort du prédécesseur de Dobbitt). Dans ce but, Hanrahan déploie d'entrée de jeu des trésors d'odieuse mauvaise foi, de méchanceté, de mesquinerie humiliante, de logique psychotique, et peu s'en faut que ses efforts pour rendre l'autre fou ne soient couronnés de succès. De son côté, Dobbitt est plutôt du genre conciliant. Pour son propre bien comme pour celui de la compagnie, il se montre toujours prêt à y mettre du sien, à faire un geste pour éviter tout conflit, étouffer dans l'oeuf les équivoques malsaines et ne pas être pris pour un lèche-bottes hypocrite et ambitieux. Bien entendu, leur supérieur hiérarchique, le glauque Merkin, trouve autant de plaisir que d'intérêt à souffler sur les braises. Que faire d'autre, dans ce désert anonyme, pour passer le temps ? Comme on ne peut compter sur l'amitié ou la sincérité de ses subordonnés, on peut au moins leur faire payer la jalousie qu'ils vous font ressentir en les dressant l'un contre l'autre. Et puis, tant qu'ils s'entre dévorent, ils ne songent pas trop à prendre la place de leur chef. Enfin, si les collègues finissent par devenir camarades en nouant une alliance, il faut bien allumer des contre-feux, sans craindre de recourir au mensonge, voire aux plus sordides chantages...
Personnage(s)
- femme(s) : 3
- homme(s) : 0