Les XXe et XXIe siècle sont marqués par un ensemble de remises en question par les auteurs et metteurs en scènes des formes dramatiques traditionnelles. Dans ce dossier, l’auteur et professeur (études théâtrales ; Paris III - Sorbonne nouvelle) Jean-Pierre Ryngaert revient sur les évolutions marquantes de ces dernières décennies.
Des années 1970 à aujourd’hui, le théâtre a connu des transformations majeures, dans la façon de l’écrire, de le mettre en scène, de le penser et de l’organiser.
Du côté des écritures, les difficultés qu’ont connues beaucoup d’auteurs dans les années 1960 et 1970 se sont partiellement estompées dans les années 1980, grâce à un nouvel intérêt pour les textes. Ce fut l’occasion de beaucoup d’innovations dramaturgiques et d’un changement de place pour le lecteur-spectateur.
La mise en scène, paradoxalement moins en prise sur les textes, a multiplié les accueils d’autres arts, et provoqué des métissages avec les images cinématographiques, par exemple. L’éclairage et le son ont continué à prendre de l’importance, alors que le théâtre se rapprochait de la danse ou du cirque en inventant des genres inclassables.
Enfin, les collectifs d’artistes, assez rares en France jusque-là, se sont affirmés en parallèle à ces croisements d’intérêts et de compétences. Les « écritures de plateau », dont il est de plus en plus question depuis le début de ce siècle, envisagent la naissance du spectacle directement depuis le travail des répétitions, en oubliant les anciennes hiérarchies et en sollicitant encore davantage les comédiens.
Beaucoup interrogé ou surpris face à ces bouleversements, le lecteur-spectateur se sent parfois désarçonné face à un genre théâtral qu’il ne reconnaît pas toujours.
Les textes qui suivent proposent de faire le point, à l’aide d’exemples, sur certaines de ces évolutions, éphémères ou durables.