Enzo Cormann revient sur l'origine de son texte « L'Histoire mondiale de ton âme (I - Les Créatures ne veulent pas être des ombres) », publié aux Solitaires Intempestifs et pressenti pour le Grand Prix de Littérature dramatique 2020.
" Sous le titre générique L’Histoire mondiale de ton âme, j’ai entrepris en 2016 la composition d’un grand ensemble dramatique, entièrement formé de pièces de trente minutes, en trois mouvements, pour trois acteurs.
À l’inverse de certains shows contemporains, ce vivarium théâtral expose une collection de présences intranquilles, hantées par l’inconsistance, la superfluité et l’oubli.
Peut-être s’agit-il ici de faire fuir tout système en optant pour une dramaturgie instable, dont je revendique l’irrégularité foncière : faire fuir ou déjouer les logiques formelles ; passer ex abrupto d’un registre à l’autre ; suspendre l’action en cours ; crever le tuyau des résolutions narratives ; brouiller les pistes, cultiver l’incertitude – superposition de scénarios contradictoires, jeux de reflets et miroirs déformants, incohérences ostensibles, coq-à-l’âne, changements d’adresse intempestifs…
Tracer la ligne, les lignes incertaines d’un rapport au monde hésitant, tant fantasmatique qu’objectif, velléitaire, dubitatif, incohérent, erratique, cafouilleux… "
Enzo Cormann